On nous vante la « méthode » particulière qui aurait été mise en place à Saint-Gilles, contrairement aux autres communes dans lesquelles la mise en place des plans de circulation Good Move a donné lieu à une forte opposition de la part des riverains qui en subissaient les conséquences négatives (reports de circulation, insécurité, bruit, pollution, embouteillages, boucles de congestion…).
Le bourgmestre de Saint-Gilles M. Jean Spinette (PS) et l’Échevine de la Mobilité Mme Catherine Morenville (Écolo), mettent à ce titre en avant les 6 réunions de concertation organisées entre début octobre et fin novembre 2023, les habitants pouvant par ailleurs envoyer leurs observations et suggestions à la commune jusqu’au 8 décembre 2023.
Le problème est que cette soi-disant concertation porte sur un scénario de plan local de mobilité adopté par le collège des bourgmestre et échevins … le 8 juin 2023 !
Certes, on nous dit que plusieurs scénarios de mobilité pour le quartier « apaisé » « Parvis » ont été présentés lors de 4 réunions de participation (en présentiel et en virtuel) au mois de juin 2021 qui auraient par ailleurs fait l’objet de nombreux retours par mail en juin et juillet 2021.
Jean Spinette et Catherine Morenville
Marche forcée
Mais nous demandons à voir les chiffres exacts de cette participation, ceux d’entre nous ayant assisté à l’une de ces réunions pouvant attester qu’il y avait très peu de participants, et que ceux-ci n’étaient pas représentatifs de l’ensemble de la population.
Quoi qu’il en soit, les réunions actuelles portent sur un projet déjà complètement ficelé, qui ne pourrait donc plus, le cas échéant, être modifié qu’à la marge. De concertation, il n’y en a pas, et en réalité, il n’a jamais été question qu’il y en ait. De ce point de vue, Saint-Gilles ne déroge pas à ce qui s’est passé ou se passe encore dans les autres communes, dans lesquelles Bruxelles mobilité a décidé, avant les élections, d’avancer au bulldozer, pour créer des situations irréversibles.
« Quick win tests » ?
La preuve en est que ce jeudi, le 30 novembre 2023, – et alors que la consultation est censée courir jusqu’au 8 décembre – , le collège est invité à adopter deux conventions portant sur les subventions accordées par Bruxelles mobilité. L’une d’un montant de 517 500 euros (engagement par la commune d’un ETP sur deux ans pour la mise en œuvre et le suivi du Contrat Local de Mobilité Parvis, pour 130.000 € ; communication et la consultation avant, pendant et après la mise en œuvre du Contrat local de mobilité Parvis, ainsi que l’évaluation de la mise en œuvre, pour 387.500 €). L’autre pour un montant plus modeste de 77.668,69, euros, mais destiné à mettre en place des aménagements provisoires de type « quick win ».
Autrement dit des aménagements qui ne nécessitent pas de travaux importants ni d’enquête publique, comme des mises en sens unique, qui sont destinés à mettre les habitants devant le fait accompli et qui sont conçus comme n’étant pas réversible. Ces aménagements doivent en effet produire leurs effets pendant au moins un an, sinon Bruxelles mobilité demandera le reversement de la subvention correspondante !!!
On peut citer, parmi les « quick win tests » approuvés le 8 juin 2023, déjà lancés pour certains, le sens unique tête-bêche Bréart, l’inversion des sens uniques Rhétorique, Etudiants, l’inversion du tronçon Vanderschrick, la mise à sens unique du tronçon Féron, l’inversion du sens de circulation de la rue Bosquet, l’aménagement d’un piétonnier sur le dessus de la Place Bethléem (ou encore l’inversion du sens d’une partie de la rue d’Angleterre (entre Fonsny et Mérode) ainsi que la modification de l’itinéraire des bus via la rue de Russie.
Résumé : Tout est joué pour l’essentiel, et il va vraiment falloir arrêter de nous prendre pour des imbéciles !