Le plan Good Move impacte négativement les PMR et en particulier les personnes en situation de handicap. C’est le constat qui est fait dans l’étude « Cadastre de l’offre et des besoins de services pour les personnes en situation de handicap à Bruxelles », réalisée pour la Commission communautaire française (COCOF et la Commission communautaire commune (COCOM) (p.83 et 84).
Extraits :
Le plan régional Good Move est aussi largement critiqué par nos répondant.e.s. D’abord parce que les changements de direction de rue, la fermeture totale de certaines via l’ajout de barrières ou de bordures limitent grandement la mobilité des PSH(…) La suppression des places de parking et la piétonnisation de certains endroits publics obligent les PSH véhiculées à laisser leur voiture plus loin de leur point de chute.
Augmenter le temps de marche entre le stationnement et le point de chute, c’est augmenter le temps passé sur la chaussée encore mal adaptée aux PMR, augmenter la fatigabilité de certaines personnes (que ce soit pour les PMR mais aussi pour les limitations fonctionnelles qui entrainent une fatigue physique accrue, les personnes qui ont des difficultés à supporter la pollution sonore des villes, le monde dans les rues, etc.) et le risque de chute, et enfin d’augmenter l’aspect chronophage de chaque déplacement pour les PSH mais aussi pour les aidants qui les accompagnent.
Outre la mobilité des PSH elles-mêmes, cette réduction globale du nombre de places de parking a aussi un impact sur les personnes qui ne peuvent pas du tout se déplacer et qui bénéficient de soins à domicile: une participante nous rapporte en ce sens qu’il arrive que les professionnel.le.s médicaux et para-médicaux tournent encore et encore dans la rue à la recherche d’une place de parking jusqu’à parfois faire demi-tour à cause de ça, privant sa maman des soins dont elle a besoin.
Les tarifs de stationnement en hausse sont également un frein pour les PSH pour qui la voiture reste la solution la plus adaptée. En d’autres termes, « tout endroit interdit à la circulation est directement interdit aux personnes handicapées. »
Plusieurs personnes nous ont d’ailleurs confié qu’à cause de « cette politique d’exclusion des personnes handicapées », les déplacements vers la ville sont devenus trop complexes, les obligeant ainsi à se tourner vers les commerces et services en dehors de Bruxelles. D’autres ont du changer de prestataire de santé à cause de la suppression de places de parking pour PSH en faveur d’une piste cyclable ou d’une zone piétonne.
Un isolement social en raison des difficultés de mobilité
Plusieurs personnes nous ont en ce sens indiqué éviter à contrecœur le centre-ville en particulier, au détriment de leurs activités sociales et culturelles. D’autre nous ont parlé de l’isolement social dont elles font l’expérience, en raison de ces difficultés de mobilité. Aujourd’hui, la politique bruxelloise prône l’utilisation du vélo , mais celui- ci reste hors d’accès pour une série de PSH, qui ne sont pourtant déjà pas prises en compte dans les aménagements de la voie publique (…). »
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