Le comité Non au plan Good Move a adressé, le 9 décembre dernier, une lettre aux bourgmestres de Jette et Ganshoren, Claire Vandevivere (Les Engagés, ex-cdH) et Jean-Paul Van Laethem (Les Engagés), pour exiger la réouverture de l’avenue Broustin.
Après plus de deux ans de restrictions de circulation imposées sans réelle concertation avec les habitants, les jettois et ganshorenois demandent que leur voix soit enfin entendue.
Dans le cadre du plan Good Move, Bruxelles Mobilité avait prévu un réaménagement de l’avenue Broustin pour « renforcer la sécurité routière », notamment par la création de deux placettes. Une phase de test avait été initiée en 2021 par l’installation de blocs de béton aux deux extrémités de l’avenue, restreignant la circulation automobile. Ganshoren a entériné la fermeture de sa partie en juin 2021, suivie par Jette en septembre 2022.
Toutefois, une phase de test ne peut légalement excéder deux ans. Or, en décembre 2024, les blocs de béton sont toujours en place, ce qui suscite l’indignation des riverains et des comités citoyens contre le plan BadMove. Ceux-ci dénonce une expérimentation prolongée sans réglementation appropriée et un manque de transparence dans la gestion du projet.
Des nuisances accrues pour les riverains
Les comités contre le plan soulignent que la fermeture de l’avenue Broustin n’a pas réduit le trafic, mais l’a simplement reporté vers les rues voisines comme l’avenue Sermon, l’avenue de Jette, l’avenue de Laeken et l’avenue des Gloires Nationales. Cette redistribution du trafic aurait entraîné une augmentation des nuisances sonores et un sentiment d’insécurité pour les habitants de ces rues.
De plus, les nouvelles placettes aménagées par la commune de Ganshoren sont jugées inutilisables par de nombreux citoyens. Bancs abandonnés, absence d’entretien et manque de fréquentation font partie des critiques formulées. « C’est un espace mort, qui ne sert à rien et qui empêche la circulation », déplore un riverain dans un article du média en ligne BruxellesToday.

Une étude contestée sur l’impact du trafic
Selon Bruxelles Mobilité, les comptages de trafic réalisés entre 2021 et 2023 montrent une baisse du nombre de véhicules sur l’avenue Broustin, passant de 6 250 à 500 par jour, soit une diminution de près de 90 %. Toutefois, ces chiffres ne tiennent pas compte de la hausse du trafic dans d’autres rues, comme l’avenue de la Constitution ou la rue Vandenborght, qui ont connu une augmentation notable.
Bien que Bruxelles Mobilité estime que ces niveaux de trafic restent acceptables, la majorité des riverains ne partagent pas cet avis. Pour eux, les conséquences de la fermeture de l’avenue Broustin sont néfastes et réduisent la qualité de vie des habitants et commerçants des rues adjacentes.
Une opposition citoyenne de plus en plus forte
Face à cette situation, le comité Non au plan Good Move a suivi l’enquête publique avec 76 % des signataires opposés au projet de réaménagement. Lors du dernier conseil communal de Jette, Leila Agic, présidente du PS local, a déposé une motion demandant une consultation citoyenne sur l’avenir de l’avenue Broustin. La bourgmestre Claire Vandevivere s’est engagée à solliciter la Région pour organiser cette consultation avant le 17 février.
Cette décision est perçue comme un pis-aller. « La bourgmestre n’a même pas pris en compte l’avis des habitants. C’est un véritable déni de démocratie », s’insurge Elisabeth Bertrand, membre du comité Non au plan Good Move.

Une consultation citoyenne sous surveillance
L’organisation de cette consultation soulève aussi des interrogations. « Comment organiser une consultation en si peu de temps ? Et si la Région formule des questions biaisées comme : ‘Souhaitez-vous un quartier apaisé ou plus vert ?’, les habitants n’auront pas d’autre choix que de répondre oui », s’inquiète Elisabeth Bertrand.
Dans ce contexte, les comités BadMove appelle à une mobilisation massive des habitants pour faire entendre leur voix et exiger une véritable prise en compte de leurs revendications. La question reste ouverte : la consultation sera-t-elle un véritable exercice démocratique ou une simple validation d’un projet déjà décidé ?