Cette semaine a été agitée. Les interpellations à Schaerbeek et Anderlecht ont montré la détermination des citoyens et leur absence totale de violence, contrairement à l’étiquette que certains essaient de leur coller pour les discréditer et éviter ainsi d’avoir à répondre au fond sur les dégâts provoqués par les plans de circulation et aménagements à la sauce Good Move.
Lors de ces deux conseils communaux, des policiers en maintien de l’ordre étaient présents, avec casques et boucliers… bien inutiles, évidemment …
Les médias aussi étaient présents Nous nous sommes dit : enfin, ils s’intéressent à nos revendications, nous allons pouvoir leur parler de l’impact de Good Move sur certains citoyens, et des faiblesses de méthodologiques du plan, que nous avons étudié à fond et connaissons apparemment mieux que certains élus !!!
Et bien NON. Ils étaient là en prévision des violences que nous n’allions pas manquer de commettre … et ils avaient l’air déçus qu’il n’y ait rien à filmer.
Donc, ces médias relaient la propagande Ecolo-Groen selon laquelle les opposants à Good Move sont une minorité d’hommes violents issus de « quartiers défavorisés » (lisez d’origine maghrébine), sans aucune vérification, sans venir nous parler, sans aller sur le terrain pour vérifier par eux-mêmes, sans même accepter de publier une carte blanche dans laquelle nous répondons, de façon mesurée et précise, aux accusations portées contre nous.
Le démontage des panneaux de circulation à Scharbeek l’année dernière (panneaux que l’on peut donc remonter et utiliser de nouveau, ils ne sont pas cassés), avec l’accord et sous la surveillance de la police présente, devient du « vandalisme » (alors que crever des pneus de SUV, c’est de la « désobéissance civile » menée par des « militants » ou « activistes »…mais passons).
Nous ne demandons pas à être crus sur parole, non, nous demandons juste qu’on ne croit pas non plus sur parole Bruxelles mobilité et ces élus qui nous décrivent au mieux comme des idiots, au pire comme des brutes. Nous demandons aux journalistes d’enquêter, de vérifier les faits, de s’interroger sur les raisons de cette opposition croissante de citoyens, en particulier dans les communes particulièrement touchées par la gentrification, que Good Move a pour effet, sinon pour objet dans l’esprit de ses concepteurs, d’accélérer. En voilà un sujet de société, un vrai, un beau. Et pas ou peu de journaliste pour s’y intéresser ???
A priori, ce doute, voire même cette méfiance à l’égard des autres pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire), ce questionnement permanent, c’est le fondement même de ce qu’on appelé le « quatrième pouvoir », dont Alexis de Tocqueville avait déjà compris qu’il allait être amené à jouer un rôle fondamental dans l’équilibre des pouvoirs si cher à Montesquieu et sur lequel repose le bon fonctionnement de nos démocraties.
Quand ce 4ème pouvoir ne joue plus son rôle de contre-pouvoir, en particulier du pouvoir exécutif, alors ça pose vraiment un problème…