Depuis plusieurs semaines, les habitants du site Esseghem à Jette sont en alerte face à un projet de réaménagement initié par la commune et la société immobilière de service public LOJEGA. Une enquête publique est en cours, mais de nombreuses voix s’élèvent déjà contre des modifications jugées pénalisantes pour les résidents.
Le projet prévoit la suppression de 189 places de stationnement en surface, soit la totalité des places disponible, aujourd’hui accessibles gratuitement aux habitants. En contrepartie, le stationnement sera relocalisé dans un parking souterrain payant et public, une solution jugée inadaptée par les riverains, notamment pour les familles à faibles revenus et les personnes à mobilité réduite.
La réorganisation du site inclut aussi des modifications importantes des flux de circulation :
- Création de voies en cul-de-sac, restreignant l’accès direct aux logements.
- Installation d’une écluse routière à l’entrée de la rue Jules Lahaye, limitant la fluidité du trafic.
- Interdiction stricte du stationnement en dehors des places délimitées.
Des mesures qui risquent de compliquer les déplacements quotidiens des habitants et de favoriser les embouteillages aux heures de pointe.

Risques sanitaires : le passé industriel du site en question
Le projet prévoit également l’extension des espaces verts. Une initiative qui pourrait sembler positive, mais qui inquiète les habitants. En effet, l’entretien de ces espaces sera répercuté sur les charges communes, entraînant une hausse significative des frais pour les résidents. De plus, l’agrandissement des zones vertes pourrait favoriser l’apparition de nuisibles tels que les rats et les souris. À cela s’ajoute la coupure de quatre arbres dans le cadre des travaux de la deuxième phase du projet.
Autre sujet d’inquiétude : l’impact environnemental des travaux. Le site Esseghem abritait autrefois une usine à gaz, dont les sols contiennent des polluants chimiques et des métaux lourds. Les travaux risquent de remettre en suspension ces substances toxiques, avec un danger réel pour l’air et les nappes phréatiques.
Les analyses indiquent que deux tiers du site sont concernés par cette pollution, ce qui accentue les inquiétudes quant aux conséquences sanitaires et environnementales de ce projet.
Une volonté d’imposer une alternative à la voiture
Face à ces changements, les habitants ont formé un comité en 2022 et lancé une pétition pour contester le projet. Cependant, ils dénoncent un manque de considération de la part de l’administration communale. L’enquête publique, qui s’achèvera le 20 mars 2025, leur laisse peu de temps pour faire entendre leur voix.
Derrière ces transformations, le comité de quartier Esseghem voit une volonté affichée de rendre la voiture de plus en plus difficile d’usage. Le plan prévoit en effet de supprimer progressivement tout stationnement en surface, avec pour objectif final une dépendance totale au parking souterrain géré par une société privée.
Le projet prévoit également de formuler et intégrer des propositions pour l’alternative à la voiture, ce qui renforce la crainte d’une réduction drastique des possibilités de stationnement pour les résidents.

Quelle suite pour les habitants ?
Les résidents du site Esseghem se retrouvent donc face à un choix limité : accepter ces modifications ou tenter de faire pression sur les autorités locales pour une révision du projet. L’avenir de leur cadre de vie se jouera dans les prochaines semaines.
📢 L’enquête publique est encore ouverte. Les habitants sont invités à donner leur avis avant le 20 mars 2025.