Dans cet entretien accordé à RTL info, Roland Cracco, le PDG d’Interparking, société belge présente dans 10 pays et 400 villes européennes, souligne la situation particulière de Bruxelles par rapport à ces autres villes.
Selon lui, le centre ville a perdu en attractivité, notamment à cause des difficultés d’accès en lien avec Good Move. A ce titre, il souligne l’erreur fondamentale consistant à vouloir appliquer à Bruxelles, ville où le centre ville est « pauvre » et la périphérie « riche », les mêmes recettes que dans des villes où, à l’inverse, le centre ville est « riche » et la périphérie « pauvre », comme Paris ou Londres.
On pourrait rajouter Barcelone, Amsterdam ou Copenhague, souvent citées comme des modèles par les partisans de Good Move. Le revenu moyen des bruxellois n’est en effet que de 16 000 euros brut par mois, ce dont la ministre de la mobilité et les membres de son cabinet, qui sont loin de ces contingences matérielles, n’ont sans doute pas conscience.
Faillite des commerçants
En gros, quand on habite Paris, on a en principe les moyens financiers suffisants pour changer de voiture et se payer un abonnement dans un parking hors voirie. Sans parler d’un des réseaux de transports en commun les plus performants d’Europe, et du fait qu’on parle ici d’une ville qui, comme Londres, est un « centres d’attraction mondial » où les gens sont près à « payer le prix » qu’implique le fait d’y vivre ou de s’y rendre.
A Bruxelles, c’est un peu plus compliqué. Si le coût augmente, beaucoup vont tout simplement décider d’aller voir ailleurs ! C’est ce que de nombreux commerçants déplorent, mais les promoteurs de Good Move leur rient au nez en leur disant que « réduire la place de la voiture » va nécessairement faire venir de nombreux clients (que nos commerçants attendent toujours) et que s’ils perdent du chiffre d’affaires, c’est juste qu’ils sont de mauvais commerçants.
Autre élément intéressant, qui confirme ce que nous disons depuis de nombreux mois : il n’y a pas d’effet d ‘évaporation, mais un report vers les villes de la périphérie, comme Waterloo ou Alost, qui attirent plus de clients mais aussi plus d’entreprises.