Ce mercredi matin, une déclaration choc a été faite sur les ondes de Bel-RTL : Samuel Cogolati, co-président d’Écolo, a admis sans détour les erreurs de son parti. « Oui, on a merdé. On a déçu, » a-t-il affirmé lors de son entretien avec Martin Buxant.
Après plus de trois années de controverse autour du plan Good Move, cette confession marque un tournant décisif. Pour le Comité Non au plan Good Move, cette déclaration est la reconnaissance tant attendue de l’échec d’une politique jugée déconnectée des réalités citoyennes.
Ébranlé par les mauvais résultats des élections de juin, Écolo s’engagerait dans une refonte totale. Samuel Cogolati a détaillé cette initiative, baptisée « enquête populaire », qui débute sur le marché de Huy. Objectif : aller à la rencontre des citoyens, écouter leurs frustrations et comprendre les points de rupture.
« Nous allons écouter les gens là où ils sont : sur les marchés, en porte-à-porte, sur les parkings de supermarchés, dans les entreprises, » a précisé Cogolati. Cette démarche viserait à reconstruire un lien de confiance avec un électorat qui, bien que sensibilisé aux enjeux climatiques, a largement boudé les listes Écolo.
Un parti en mutation, vraiment ?
L’enquête populaire, qualifiée par Samuel Cogolati de « preuve d’humilité totale », suscite scepticisme et frustration chez de nombreux électeurs. Cette initiative tardive, présentée comme un exercice sincère d’écoute, contraste avec des années de mépris et de manque de transparence.
Lors des nombreuses interpellations publiques, les demandes de concertation des habitants ont été systématiquement ignorées, remplacées par des réponses mensongères et manipulatrices de la part des élus d’Ecolo et de leur pendant néerlandophone, Groen.
Une réconciliation ou un calcul politique ?
Alors que Cogolati insiste sur l’importance d’une écoute désintéressée, beaucoup y voient une manœuvre stratégique pour regagner un électorat perdu. Nous ne pouvons nous empêcher de nous demander si cette démarche est réellement authentique ou simplement une tentative de sauver la face après des années de politiques impopulaires et déconnectées. La prétendue « remise en question » apparaît comme une réponse forcée aux sanctions électorales plutôt qu’un véritable effort de dialogue et de correction des erreurs passées.
Ecolo prétend se lancer dans une transformation profonde pour devenir le porte-parole des préoccupations climatiques des Belges. Pourtant, cette déclaration de Samuel Cogolati, reconnaissant qu’ils n’étaient pas « le parti du climat dont les Belges rêvaient », arrive bien tard.
Pendant des années, les citoyens n’ont cessé de pointer du doigt les problèmes engendrés par la politique de mobilité d’Ecolo, mais leurs voix ont été ignorées ou minimisées. Cette « prise de conscience » semble davantage dictée par la nécessité de redorer une image ternie que par une véritable volonté d’adaptation aux attentes des citoyens.
Un véritable aveu après 3 ans de lutte
Pour le Comité Non au plan Good Move, cette reconnaissance d’échec est une victoire symbolique après des années de mobilisation. La route reste longue, mais cet aveu de la part d’Ecolo pourrait marquer le début d’un dialogue plus constructif sur les politiques de mobilité à Bruxelles. Le temps nous dira si cette refonte annoncée sera à la hauteur des réalités citoyennes.
Cependant, il faut avouer que cette ambition se heurte à un bilan de confiance terni par des années de décisions catastrophiques. Pour que cette transformation soit crédible, il faudra plus que des paroles. Des actions concrètes, transparentes et réellement participatives seront nécessaires pour regagner la confiance des citoyens.