La création de pistes cyclables à Forest se fait-elle au mépris des obligations en matière de stationnement ? Le cadre légal impose pourtant certaines compensations, souvent absentes sur le terrain.
Le développement de la mobilité « douce » à Bruxelles s’accompagne régulièrement de la suppression de places de stationnement. Si cette logique est défendable d’un point de vue environnemental, elle ne peut se faire sans respecter les règles en vigueur. À Forest, des voix s’élèvent pour dénoncer une approche unilatérale, parfois éloignée des obligations légales prévues par les plans régionaux.
Personne ne conteste que des pistes cyclables soient nécessaires dans une ville qui veut encourager des mobilités durables. Mais la suppression de places de parking, lorsqu’elle n’est pas compensée, peut poser problème. Le Plan Régional de Mobilité (Good Move) et le Plan Régional de Stationnement imposent aux autorités de prévoir des alternatives, notamment sous forme de parkings hors voirie à tarif abordable.
Des obligations réglementaires ignorées ?
Ces obligations ne relèvent pas de simples recommandations : ce sont des règles opposables, y compris pour les pouvoirs publics. En principe, la suppression de stationnements sur voirie doit être accompagnée d’une analyse des besoins, de l’offre existante, ainsi que d’un suivi des créations ou suppressions d’emplacements.
À Forest, les citoyens se demandent : où sont passées les places ? Combien ont été supprimées ? Combien ont été créées ? À quel tarif sont-elles proposées ? Les autorités locales ne semblent pas fournir de réponses claires, alors même qu’elles sont tenues de rendre compte de ces données.
Au lieu d’une planification transparente, certains dénoncent une logique à sens unique : on décide d’abord, on exécute ensuite, sans évaluer les conséquences concrètes. Une manière de faire qui pourrait s’apparenter à un passage en force, en contradiction avec les principes élémentaires de concertation.
Une idéologie au détriment de l’analyse ?
Ce mode opératoire semble répondre davantage à une vision idéologique de la mobilité qu’à une politique fondée sur des constats objectifs. L’absence d’étude préalable, ou du moins de sa diffusion, interroge sur la volonté réelle d’associer les habitants aux choix urbains qui les concernent directement.
La réduction du stationnement non compensée entraîne une pression accrue dans les quartiers déjà saturés. Les conséquences sont multiples : tensions entre riverains, difficultés pour les professionnels ou encore augmentation des comportements de stationnement illégal.
Une politique en décalage avec le quotidien
Si les objectifs de transition sont louables, leur mise en œuvre brutale et non compensée risque de générer plus de rejet que d’adhésion. Les riverains attendent des réponses concrètes et une gestion qui prenne en compte les réalités de terrain.
Supprimer des places pour favoriser le vélo est une chose ; ignorer les besoins de stationnement en est une autre.